A l’occasion de la sortie de son nouvel album Thug Wife, nous avons rencontré Kayna Samet qui nous en parle de son parcours, son évolution artistique et encore plus…
Kayna, tu as déjà une belle carrière dans la musique… La Kayna « d’Écorchée vive » est-elle la même aujourd’hui ? Comment décrirais-tu ton évolution ?
La Kayna d’Écorchée vive est toujours là, sauf qu’elle est partie en vacances pour mieux revenir après. On a tous ce coté un peu nostalgique en nous. C’est vrai que c’est mon univers de prédilection. J’ai plus de choses à raconter de façon mélancolique que de façon heureuse parce que je me dis tout le temps que le bonheur, il se vit mais il se raconte pas. C’était ça ma philosophie jusqu’à il y a peu, et puis le fait d’avoir vécu plein de choses dans ma vie… Et tout simplement d’être heureuse, d’être en bonne santé, de vivre, de pouvoir partager ma passion avec plein, plein de gens… Ça me donne envie aussi en tant qu’artiste de pouvoir m’aventurer sur d’autres univers musicaux. C’est le cas sur mon album qui arrive à la rentrée. Je n’ai pas hésité à me faire violence d’une certaine manière et à sortir de mes acquis. Je pense que c’est là où on grandit en tant qu’artiste, c’est quand on se donne l’autorisation d’évoluer, de prendre des risques. Tout ça, c’est un cheminement de tout ce que j’ai vécu.
DJ Hamida : Ce que je peux dire sur Kayna, c’est que les gens se plaisent à mettre les artistes dans des cases. Il est vrai que Kayna a fait des morceaux tristes et mélancoliques mais elle l’a fait avec talent. Peut-être que le public et certains médias, à un moment, ont voulu la garder dans ça. Sa personnalité est joyeuse. Quand je suis avec elle, je m’amuse et je rigole. Le fait qu’un titre comme Déconnectés fonctionne comme il fonctionne aujourd’hui, c’est une belle victoire.
Kayna, tu reviens avec un nouvel album, Thug Wife. Es-tu contente d’être de retour ?
Je suis super contente d’être de retour car ça fait deux ans que je travaille déjà, depuis « A cœur ouvert » où j’avais déjà des titres de près pour l’album. « Thug Wife » c’est un album personnel et dans l’instinct, dans le présent. C’est ma vie d’aujourd’hui qui m’inspire. Il y a beaucoup de titres assez mélancoliques comme on a l’habitude d’entendre mais sous forme de nouvelles musicalités. Et il y a d’autres titres, un peu plus second degré, dont un auquel je pense qui s’appellera « Hey Bitch » que vous allez découvrir prochainement. Il y a des titres assez solennels et d’autres où je lâche un peu plus à pression, où c’est des choses un peu plus légères.
J’ai été maman et comme c’était un grand bonheur pour moi, ça a pris tout mon espace temps. Donc j’ai mis toutes mes forces et toute ma vie au service de ce nouveau métier. Je suis hyper contente d’avoir fait ce choix parce que j’avais besoin de vivre pleinement la naissance de ma fille, et puis j’ai eu la chance de profiter d’elle chaque jour pendant deux ans. Dés que je l’ai vu marcher, s’exprimer et être un peu plus autonome, je me suis dit, « Tiens la musique, c’est chouette je chante tous les jours de ma vie c’est ce que j’aime faire ». Puis il y avait toujours le label qui était là et qui me demandait de faire des morceaux. Et puis comme le disait tout à l’heure DJ Hamida, j’ai la balle comme en 1998.
Voilà le public nous apprécie, et nous le rend bien, et moi je kiffe faire de la musique. J’ai eu la chance aussi de travailler avec Soprano, qui est à la base aussi de mon projet. J’ai confiance en moi, je sais que j’ai des choses à donner et cette pause m’a été utile comme on peut faire une pause dans sa vie, dans son travail, dans un couple ou dan nos vies personnelles. Chaque étape sert et même si j’étais un peu « absente », l’artiste que je suis est toujours là. Si on a rendez-vous au studio ce soir, on va faire le taff. C’est comme le vélo.
Justement, avant ton dernier EP et l’album Deep Voice, tu avais fait une petite pause du monde musical. Qu’as cette période t’as apporté ?
Avoir eu ma fille ça m’a donné une raison d’exister. Chaque jour quand je me lève et que je la vois et qu’elle me dit « Maman » avec un grand sourire, « Donnes moi mon biberon ». A ce moment là, elle me donne des vitamines pour toute la journée. Oui ça m’a fait voir la vie différemment. Je suis moins dans l’introspection, je vis chaque jour à fond. Je suis contente de pouvoir faire un métier que j’aime et d’avoir une équipe qui croit en moi.
Kayna nous en dit un peu plus sur ses influences et son nouvel album. La suite de notre entretien…
Quelles sont tes influences musicales françaises ou d’ailleurs ? Et quels artistes écoutes-tu en ce moment ?
Moi c’est vrai que je suis très éclectique dans ce que j’écoute. Grâce à ma fille, je redécouvre tous les classiques de Disney, les chansons de princesses. En ce moment c’est la Reine des neiges, je peux te chanter tout l’album. J’écoute aussi beaucoup de funk comme mon ami Hamida, parce que c’est aussi comme ça que j’ai commencé à rechanter des choses de mes copines, du Mary J Blige. Sinon, il y a un album qui me suit partout, c’est «The Miseducation », le premier album de Lauryn Hill, un grand classique. Après c’est aussi comme Lartiste, j’écoute beaucoup de choses. Le dernier album de Beyoncé j’ai bien kiffé. Je kiffe aussi Rihanna, son grain de voix. Je trouve que tout ce qu’elle touche, elle le sublime, et en même temps c’est normal car ils sont 35 à travailler dans son équipe. C’est une grande artiste. J’aime bien DJ Hamida, et Pharell Williams aussi qui n’a pas trop de codes électros. C’est frais, c’est hype. Et en fin, j’aime bien Drake.
Everything is everything, extrait de The Miseducation of Lauryn Hill
Le titre Bousillée, extrait du nouvel album Thug Wife, raconte une relation abusive. Est-ce que tu as vécu ce genre de rapport ?
Je te rassure non mais ça arrive à beaucoup de femmes. J’ai une amie à qui cela est arrivé et j’ai suivi son histoire. Je l’ai beaucoup soutenue et elle a eu la force de partir en fait. Donc je voulais lui rendre hommage, à son histoire. A travers ça, je reçois énormément de messages de filles à qui c’est arrivé. Dans le titre, je finis par dire « Tout ça c’est fini, je ne me laisserai plus jamais faire ». C’est un titre avec beaucoup d’émotion. Il y a le clip aussi qui est disponible sur ma chaîne Youtube et c’est un titre noir, avec une grosse tension et c’est ce que je voulais. Moi dans mes clips, j’aime aller jusqu’au bout de l’émotion, et je pense que c’est réussi sur celui-là.
Interview réalisée par Vanessa Saksik et Aaron Phillips
Crédits photos : Vanessa Saksik
Remerciements à DJ Hamida, Kayna Samet, Lartiste et Agence Rise Up
Retrouvez les autres parties de notre interview avec Kayna Samet, DJ Hamida et Lartiste ici :
Interview de Kayna Samet, DJ Hamida et Lartiste par Fraichemusique (Part 1)
Interview de Kayna Samet, DJ Hamida et Lartiste par raichemusique (Part 2)